Perpignan 2023

Toulouse 2019

Fiac 2019

Vaison La Romaine 2017

Sète 2017
Nantes 2016
Sète 2015
Montpellier 2012
Fiac 2011
Ljubljana 2009

Nantes 2008/07

Biographie
Résidences
Éditions
Publications

NUDITÉS

En présentant les œuvres d’Enna Chaton et Jihane Khelif, nous proposons une réflexion sur les formes de la nudité. Si la nudité renvoie au corps, au dénudement — sujet central de la recherche d’Enna Chaton exploré pendant de nombreuses années dans sa pratique photographique — elle interroge aussi les contours de l’intimité, le dévoilement : comment un espace privé, une histoire intime sont donnés à voir ? La nudité induit aussi, selon les mots de Giorgio Agamben, une réflexion sur l’image. Ainsi, les deux artistes questionnent le médium photographique, soit en transposant des éléments de séances de prises de vue (Enna Chaton qui redessine des corps photographiés sur le verre qui recouvre un dessin), soit en ressourçant le dessin avec des images collectées sur internet, prises à l’Iphone ou exhumées dans les albums de famille (Jihane Khelif). Chacune fait de l’histoire intime (vécue ou appropriée comme la collecte d’images sur des sites pornographiques par Jihane Khelif) l’origine du geste graphique, tout en cherchant à sonder la “connaissabilité” de la chose regardée : le sexe du père, une scène de fellation anonyme.

“La nudité du corps humain est son image, c’est à dire le tremblement qui le rend connaissable, mais qui reste, en soi, insaisissable. D’où la fascination tout à fait spéciale que les images ne manquent d’exercer sur l’esprit humain. C’est justement parce que l’image n’est pas la chose, mais sa connaissabilité (sa nudité) qu’elle n’exprime ni ne signifie la chose ; et pourtant, dans la mesure où elle n’est que le moyen par lequel la chose se donne à la connaissance, l’acte par lequel elle se dépouille des vêtements qui la recouvraient, la nudité n’est autre que la chose. Elle est la chose même.”
— Giorgio Agamben, Nudités, Paris, Payot-Rivages, 2009

Galerie Lligat