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Le Bleu du ciel

Installation, photographies, volumes, commissariat de Noëlle Tissier, Centre régional d’Art contemporain (Crac) Languedoc-Roussillon, Sète, février-mai 2015. Dans Le Bleu du Ciel, J’ai envie de déplier le temps et le corps avec un rapport à la photographie…C’est une référence au théâtre et aux tableaux vivants, les corps en action manipulent des objets, ils se mettent en scène… Enna Chaton

Œuvres exposées :

Série Like a Waterfall, 2014-2015. Ensemble de 29 photographies, 110 x 173 cm.

Mathilde, 2014. Photographie, 106 x 157 cm.

série Polygones et Couleurs, 2014. photographies, installations, dimensions variables.

série Chantal et Enna, Fée électricité, Mesure, Les Filles du haut des Xettes, 2014. photographies, dimensions variables.

série Maisons grises, Samuel et Gilles, 2008-2010.

série Parcs Nationaux Californie 2013. Photographies, 58 x 40 cm.

Le Bleu du ciel, 2013. Photographie, 56 x 81 cm.

Une installation d’envergure ouvre l’exposition, composée de vingt-neuf photos de grands formats, de la série Like a Waterfall. Impressions laissées sans support, assemblées librement du sol au plafond, elles évoquent la forme d’une chute d’eau, avec son désordre, ses ondulations et sa verticalité. Chacun des portraits associe un corps nu vu de dos et un élément naturel minimal (branche, pierres, terre, pignes ou bûches), le tout sur fond noir, affichant une certaine froideur, une neutralité qui désamorce toute interprétation romantique.

Dans la série des Polygones et couleurs, certaines photographies deviennent de véritables sculptures, débordées par des architectures qui les supportent, prolongées par des volumes géométriques irréguliers qui en redéfinissent les dimensions, les positions et les chemins d’approche, tandis que les couleurs primaires, éclatantes, compensent la noirceur de leurs arrières-plans. Les assemblages plastiques – ni photographie, ni sculpture – comme les portraits plus classiques qui associent un personnage nu à un volume appuient le contraste entre composition abstraite et figuration réaliste, et multiplient les références à la peinture, du monochrome aux bâtons d’André Cadere en passant par l’installation conceptuelle. Adossés, intégrés aux blocs ou inclinés, ces corps sont pris dans des positions improbables, coupés au cadrage ou subissent des changements d’échelle, faisant signe vers une singularité au-delà de leur dénuement.

La dernière salle est occupée par une projection centrale: une image fixe, qui se révèle être une photo et non un plan vidéo, est diffusée sur une toile tirée au centre de la pièce. Au-delà de mettre en scène le brouillage des genres picturaux et filmiques, on y trouve les trois éléments principaux de la pratique d’Enna Chaton : l’ouverture sur la nature, l’exposition du corps nu et enfin le rapport à l’altérité, au double. Sur les côtés, deux séries de photographies déclinent ce triple langage. La première, Maisons grises, présente deux modèles masculins posant nus au milieu d’un chantier d’habitations, une manière d’opposer un corps naturel à des aménagements culturels et de signifier la possibilité d’une déconstruction des identités. Face à eux, une série réalisée en Californie met en scène Enna Chaton dans un parc naturel, en pleine communion avec la nature, établissant des correspondances entre ses propres formes et les roches arrondies ou la silhouette très graphique de ces arbres monumentaux. Rejetée en fond de parcours, obstruée par l’écran central, la dernière oeuvre, éponyme de l’exposition, conclut sur la prise de vue d’un ciel étoilé, comme une mise à nu des astres. L’aspect pictural de la photo, pourtant non retouchée, est particulièrement confondant: par lui, Enna Chaton jette un dernier doute sur la possibilité d’une distinction ferme entre vision naturaliste et représentation factice, comme si la mise en scène artistique, ici des corps dénudés, ne faisait que mettre en lumière un onirisme de la quotidienneté. Florian Gaité pour Paris art.com

Le bleu du ciel – photographies de l’exposition Marc Domage